Chaque fois que j’ai pris le temps de me plonger dans des articles de Circuit, j’ai été enchantée de ma lecture et j’y ai fait de délicieuses découvertes. Pourtant, je ne suis pas une lectrice modèle, prête à sauter sur le prochain numéro dès sa sortie. J’aimerais par ce texte lancer un appel aux lectrices et lecteurs qui me ressemblent un peu et, qui sait, peut-être réussir à faire de nous des adeptes un peu plus empressés.
Il est vrai que pour les besoins de notre travail, nous devons constamment lire : le texte que nous avons à traduire, les ouvrages de référence, les sources. Donc, lire est l’essence de ce que nous faisons. Toutefois, au quotidien, nous pouvons arriver à avoir une vue segmentée des textes (oui, les outils d’aide à la traduction y sont pour beaucoup). Cette vision parcellaire de l’écrit, réduit à des phrases, finit par devenir quelque peu contraignante. Alors, quelle solution pour éliminer ce cloisonnement et faire respirer un peu le tout?
Pourquoi ne pas lire un article sur la traduction du grec au polonais ou sur la transcréation? Et ainsi s’ouvrir un peu sur le monde et aérer notre table de travail en y laissant circuler un flot d’idées nouvelles. Et surtout reprendre contact avec des personnes qui s’intéressent aux mêmes questions que nous et qui trouvent que c’est passionnant de s’interroger sur le choix d’un mot juste (non, ce n’est pas un sujet qui déchaîne les passions au souper). Bref, retrouver une communauté d’esprit et s’interroger sur les grandes questions qui bousculent ce domaine : comme la traduction automatique, sujet principal d’un numéro de… 2012!
Nous sommes à l’avant-plan des courants émergents et de l’évolution de la technologie. Même si nous réalisons souvent ce travail en solitaire, nous ne sommes pas isolés pour autant. Nous faisons partie d’une communauté et sommes aux premières loges d’une foule de changements, car nous devons les traduire ou fouiller pour trouver des termes qui rendront compte d’une nouvelle réalité. La façon dont nous travaillons n’échappe pas non plus aux transformations : sans cesse, nous nous adaptons à de nouvelles technologies que nous choisissons ou qui nous sont imposées. S’informer, voir ce qui se fait dans d’autres domaines, comme la traduction littéraire, c’est dépasser les barrières de son propre secteur pour se lier à une communauté plus large dont les interrogations touchent les nôtres. Après tout, ne cherchons-nous pas tous un peu la même chose : nous outiller, nous informer et nous armer en prévision des autres bouleversements qui viendront perturber notre profession?
Alors, lisons! Prenons le temps de découvrir et de parcourir tout ce savoir que nos collègues prennent, avec dévouement, le temps de nous faire partager. Soyons des lectrices et lecteurs à la fois fidèles et assidus de Circuit!