Je ne me souviens plus exactement comment je suis arrivée au Comité de rédaction du magazine Circuit… Je crois que c’est Didier Lafond, que j’avais rencontré dans les bureaux d’un emploi que j’ai occupé alors que je venais d’arriver à Montréal, qui m’a invitée à une réunion du Comité. Je venais tout juste de terminer l’université! Didier m’a parlé du Comité et de la recherche de bénévoles et je me suis rendue dans les locaux de l’Ordre pour participer à la réunion. J’y ai trouvé des gens fantastiques! Une équipe tissée serrée! Un remue-méninges incroyable! Dès lors il était clair pour moi que j’allais rester au Comité pour plusieurs années… J’y suis finalement restée pendant environ 10 ans!
Progressivement, j’ai cheminé au sein du Comité, j’ai partagé des idées avec mes collègues et je me suis fait connaître. Je suis rapidement devenue responsable de la chronique Des techniques, qui présentait du contenu lié aux outils informatiques du traducteur et du terminologue dans la plus large acceptation du terme. Il s’agissait de prévoir quatre articles par année à publier dans la chronique, que je pouvais rédiger moi-même ou trouver en sollicitant une contribution. Un article sur un sujet précis était parfois aussi demandé pour un dossier.
Puis j’ai piloté des dossiers complets en collaboration avec un ou une collègue. Il s’agissait de prévoir une dizaine d’articles sur un sujet donné pour publication dans un numéro futur. Sachant que Circuit est une publication trimestrielle, c’est donc dire qu’il y a quatre dossiers à préparer chaque année pour le Comité! J’ai eu la chance de travailler en collaboration avec d’excellents collègues aux dossiers sur la terminologie (no 88, 2005, avec Nycole Bélanger), le travail autonome (no 92, 2006 avec Éric Poirier), les langues de spécialité (no 98, 2008 avec Philippe Caignon), la tarification (no 105, 2009 avec Éric Poirier), la traduction en environnement (no 108, 2010 avec Philippe Caignon) et l’ergonomie au travail (no 116, 2012 avec Philippe Caignon).
Les défis de la tâche ont toujours été les mêmes, que ce soit dans la direction de la chronique ou dans la préparation des dossiers. Le premier et non le moindre : trouver des articles et des idées d’articles. Il vient un moment après plusieurs années où l’inspiration se raréfie… Une autre difficulté : recevoir de très bons textes, mais parfois aussi de moins bons qu’il faut considérablement remanier… sans froisser l’auteur! Ou pire encore, apprendre à la dernière minute que l’article prévu ne viendra finalement pas… C’est alors le branle-bas de combat!
Par ailleurs, les membres du Comité ne recevaient pas souvent de rétroaction de la part des lecteurs. C’était le principe du « pas de nouvelles, bonnes nouvelles », trop présent dans les professions langagières. À cet égard, Gloria Kearns, anciennement rédactrice en chef du magazine, maintenant directrice de production, a joué et joue toujours un grand rôle. C’est elle qui donnait et donne une excellente rétroaction avant publication, aujourd’hui avec la collaboration de Philippe Caignon.
Également au nombre des défis, je ne peux passer sous silence le projet d’indexation de la revue, dont j’ai également été chargée et qui a mis la patience de tous à l’épreuve. Au départ pensé comme un projet d’indexation de type bibliothèque, le projet a changé d’orientation pour devenir un projet de numérisation, mais mes anciens collègues de Circuit seront tous d’accord avec moi : ce ne fut pas un changement facile!
Je retiens beaucoup de positif de mon expérience au sein du Comité de rédaction de Circuit. Outre la stimulation intellectuelle inhérente à la tâche et l’incroyable partage d’idées, je me suis trouvé de véritables mentors en début de carrière. Je pense en particulier à Michel Buttiens et à Yollande Amzallag qui, à l’époque, s’échangeaient la direction du Comité, avec Betty Cohen. Des occasions d’affaires se sont dès lors présentées à moi, ma carrière était lancée! Je me suis constitué un réseau de professionnels compétents et dignes de confiance qui est toujours en place de nos jours.
J’ai aussi beaucoup aimé avoir le loisir de rédiger des articles sans être tenue à un texte source. Et réfléchir à la profession hors d’un cadre de production. Ça change le quotidien! Avoir un certain pouvoir de décision et une tâche importante à assumer fut aussi très formateur. S’il y a un conseil que je peux donner aux jeunes et aux moins jeunes qui font leurs premiers pas dans la profession, c’est le suivant : faites du bénévolat professionnel, c’est payant! Pour ma part, même si je ne fais plus partie du Comité de rédaction, je garde un excellent souvenir de mon passage à Circuit. Et j’ai toujours ma collection (presque complète) de revues papier que je conserve comme un précieux trésor.