Traductions Langulaire est un cabinet étudiant de traduction créé en 1998 par les étudiants en traduction de l’Université Laval, et ce, grâce au soutien de l’OTTIAQ. Il permet aux étudiants de faire concrètement l’expérience, sur le campus, de situations de travail professionnelles tout en terminant leurs études.
Notre clientèle est surtout composée d’étudiants et de membres de la communauté universitaire, mais nous faisons aussi affaire avec des clients de l’extérieur. À l’instar de n’importe quelle entreprise, nous réalisons des entrevues pour sélectionner les étudiants qui feront partie du cabinet. Ainsi, leur expérience aux Traductions Langulaire leur permettra d’approfondir les connaissances qu’ils ont déjà acquises en plus de leur faire vivre une immersion dans un milieu professionnel. Leur travail n’est pas rémunéré, mais il leur est possible de se faire créditer des stages contributifs à leur programme d’études.
Comme tous les documents sont traduits par des étudiants, ils passent par de nombreuses étapes avant d’être remis aux clients. Cela ne nous permet pas de traduire des documents dans des délais très serrés, mais, comme notre but est de former les étudiants, nous ne pouvons pas remédier à cette situation sans remettre notre mission en cause. Ainsi, nous pouvons nous assurer de la qualité de nos traductions. Il y a seulement quatre étapes à suivre dans nos projets de courte durée.
Évidemment, nous commençons par traduire les documents. Notre bureau est situé au pavillon Maurice-Pollack de l’Université Laval et des étudiants y assurent une permanence tous les jours ouvrables. Lorsque nous recevons un nouveau contrat, ils lancent un appel à tous afin que les autres étudiants bénévoles puissent manifester leur intérêt. Ceux qui répondent à cet appel en premier sont habituellement ceux qui s’occuperont
de la traduction et comme notre équipe est relativement petite, il est facile de répartir les mots équitablement entre tous les étudiants.
Nous nous assurons que nos documents soient relus par au moins un des membres du cabinet. Ainsi, nous pouvons avoir un second point de vue sur les questions de traduction et il devient plus facile d’éviter les coquilles. La révision interne est habituellement assurée par les traducteurs qui sont de permanence. De cette manière, tous les membres du cabinet auront l’occasion, à un moment ou à un autre, de faire de la révision interne.
La révision externe est assurée par un traducteur agréé de l’OTTIAQ. Bien que nous collaborions avec certains de nos réviseurs depuis plusieurs années, lorsque nous acceptons de très gros projets de traduction, nous faisons aussi affaire avec de nouveaux réviseurs et nous nous occupons d’uniformiser le texte par la suite en tenant compte de tous leurs commentaires. Puisque nous sommes en apprentissage, nous demandons à nos réviseurs externes de ne pas se gêner pour nous faire des commentaires sur nos traductions. Tous les jours, nous nous assurons de faire suivre ces conseils à notre réseau de traducteurs pour éviter que les mêmes erreurs ne soient répétées. Évidemment, comme les traducteurs ne sont de permanence que quelques heures par semaine, il est compliqué pour eux d’être au courant de tout ce qui se passe au cabinet. C’est pourquoi la rédaction d’un rapport de permanence explicatif est obligatoire pour tous.
Chaque trimestre universitaire, deux ou trois correcteurs d’épreuves sont désignés par les membres du Bureau de Langulaire. Ils sont habituellement choisis parmi les anciens membres du cabinet. En plus de faire une dernière révision, les correcteurs d’épreuves vérifient les modifications apportées par le réviseur externe et sont chargés de les approuver. Ils s'assurent aussi que toutes les dates et tous les chiffres ont
été bien rendus. Quand le document a été vérifié une dernière fois, il peut être remis au client.
Les délais varient habituellement de 10 à 15 jours ouvrables pour la traduction d’un petit ou moyen document. Pour les plus gros projets, nous négocions habituellement des ententes spéciales avec les clients, puis nous formons une équipe de traduction. Les tâches qui s’y rattachent sont aussi distribuées autrement. Un chargé de projet, désigné parmi les traducteurs, fera le lien avec le client, les réviseurs détermineront les dates d’échéance et ainsi de suite. En temps normal, ces tâches sont la responsabilité du directeur de l’exploitation et sont souvent effectuées par les membres du cabinet qui sont de permanence.
La traduction de ces longs documents est effectuée par plusieurs membres. Nous utilisons actuellement des mémoires de traduction offertes gratuitement sur Internet, mais nous avons l’intention d’acquérir un logiciel plus complet sous peu. La révision interne est aussi assurée par quelques traducteurs, qui uniformisent les traductions avant de les envoyer en révision externe. Comme la révision externe est souvent faite par plusieurs réviseurs, les correcteurs d’épreuves font aussi un travail d'uniformisation. Le chargé de projet relit le document final avant de le livrer au client. Bref, les étapes sont les mêmes pour tous les projets, qu’ils soient petits ou gros, mais plusieurs membres participent à chacune d'elles dans le cas des gros projets.
Puisque notre entreprise est un cabinet étudiant, plusieurs éléments autres que la traduction elle-même font partie du quotidien. Tous nos membres étudient en traduction, mais gérer un cabinet, ce n'est pas seulement traduire. En effet, quelques étudiants pourront occuper des postes de gestion au sein du cabinet. Certaines tâches sont donc distribuées aux membres du cabinet qui auront signalé leur intérêt lors de l’assemblée générale annuelle : le directeur des communications s’occupe de la publicité, des médias sociaux et des évènements socioculturels du cabinet ; le directeur des finances s’occupe de faire les paiements et de gérer les finances ; le directeur des ressources humaines s’occupe du recrutement, de la gestion des horaires et du personnel du cabinet ; le directeur de l’exploitation s’occupe des contacts avec les clients et les réviseurs ; le président s’occupe des assemblées générales, des réunions du Conseil d’administration et de la coordination des activités du Conseil exécutif. Le Conseil d’administration est composé de deux professeurs en traduction de l’Université Laval, qui s’occupent de diriger les activités du Conseil exécutif depuis les débuts du cabinet et de situer la mission du cabinet dans un contexte scolaire, et de deux traducteurs agréés de l’OTTIAQ, qui chapeautent aussi les activités du Conseil exécutif et nous apportent un point de vue « extérieur » sur des questions de traduction et de gestion,
en plus des membres du Conseil exécutif. Les membres du cabinet essaient d’être présents dans les diverses activités du milieu de la traduction,
par exemple, lors des activités organisées par l’OTTIAQ, l’ATAMESL ou la Tradul (l’Organisation des étudiants et étudiantes en traduction de l’Université Laval).
Nous sommes actuellement le seul cabinet étudiant de traduction au Québec, mais nous savons que certaines autres universités souhaiteraient mettre sur pied des cabinets semblables pour permettre à leurs étudiants de faire des stages et de gagner de l’expérience en traduction professionnelle. Une collaboration interuniversitaire reste possible. Seul l’avenir nous le dira.
Audrey-Anne Laguë, étudiante au baccalauréat en traduction de l’Université Laval, est présidente des Traductions Langulaire, le cabinet étudiant de traduction de l’Université Laval.
De gauche à droite : Julien Djeki, directeur des communications ; David Imbeault, directeur de l’exploitation ; Audrey-Anne Laguë, présidente ; Mélissa Hamel Baz, directrice des finances.
Photographe : Julien Djeki
Bureau des Traductions Langulaire, cabinet étudiant de traduction de l’Université Laval.
Photographe : Julien Djeki