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Une riche moisson 2013 pour les prix de traduction littéraire

Par Yolande Amzallag, trad. a.

Prix littéraires du Gouverneur général

Annoncés le 13 novembre 2013, les Prix littéraires du Gouverneur général ont de nouveau couronné une riche moisson de littérature canadienne en français et en anglais, dans les catégories romans et nouvelles, poésie, théâtre, essais, littérature jeunesse – texte, littérature jeunesse – illustrations et traduction. Dans cette dernière catégorie, les deux lauréats étaient Sophie Voillot, pour L’enfant du jeudi, version française du roman Far to Go, signé par Alison Pick, et Donald Winkler, pour Major Verbs, version anglaise d’un recueil de poésie de Pierre Nepveu intitulé Les verbes majeurs. Dans le sens anglais-français, les finalistes étaient Rachel Martinez, Daniel Poliquin, Hélène Rioux, ainsi que le tandem Lori St-Martin et Paul Gagné. Dans le sens français-anglais, les finalistes étaient Robert Majzels, Rhonda Mullins, George Tombs et Louise Van Flotow.

Nous reproduisons ici les commentaires des deux jurys de traduction sur les œuvres primées :

L’enfant du jeudi est une œuvre magistrale à tous points de vue. Sophie Voillot a su traduire ce roman de la mémoire avec fluidité et transparence. Par sa subtilité, sa maîtrise de la langue, son sens poétique, elle a transposé la sensibilité de l’auteure pour rendre accessible aux lecteurs francophones une réalité historique qui reste difficile à imaginer.

Dans The Major Verbs, Donald Winkler a su capter la beauté, le sens profond et l’esprit de la poésie élégante et simple de Pierre Nepveu. Le recueil propose une vision des choses de la vie, comme des formes des verbes et des choses que nous voyons sans les voir, c’est-à-dire la fatigue, des pierres, la mort et la survie. 

La catégorie traduction des Prix du Gouverneur général est particulière dans la mesure où elle englobe toutes les autres. Cette transversalité rend l’évaluation d’autant plus difficile, car il s’agit de juger de la qualité de la traduction sans se laisser influencer par la forme ou le contenu de l’œuvre. La diversité et le haut niveau de qualité des soumissions représente un autre défi. Du roman policier à l’essai, en passant par la littérature réaliste, historique, d’avant-garde, jeunesse et satirique, les candidats aux prix de 2013 couvraient un large spectre de genres, témoignant de la vitalité de la traduction littéraire au Canada. En parcourant tous ces ouvrages, on constate que la traduction nourrit l’imaginaire collectif aux sources des diverses réalités qui composent la mosaïque canadienne. Le soutien du Conseil des arts du Canada contribue largement à ce dynamisme, qui favorise l’émergence de l’universel au-delà des frontières géographiques, linguistiques et culturelles du pays.

Les Prix littéraires du Gouverneur général nous ouvrent une fenêtre sur la diversité et la créativité canadiennes. À nous d’en approfondir l’exploration !

Prix John Glassco 2013

Le 29 septembre 2013, l’Association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada (ATTLC) a décerné à Madeleine Stratford, professeure
au Département d’études langagières de l’Université du Québec en Outaouais, le Prix de la traduction John-Glassco pour le recueil de poésie
Ce qu’il faut dire a des fissures, version française de Lo que hay que decir tiene grietas, de l’Uruguayenne Tatiana Oroño (Paris, L’Oreille du
loup, 2012).

Le prix a été décerné à l’occasion du gala annuel de l’ATTLC, qui s’est inscrit cette année dans le cadre du 19e Festival international de la littérature (FIL) de Montréal. Antonio D’Alfonso, qui animait la soirée, a résumé ainsi les commentaires du jury :« Le livre de Tatiana Oroño est un livre noble, et Madeleine Stratford a su respecter l’élégance de la langue espagnole et la justesse de la pensée complexe de la poète. » Lors de la soirée, plusieurs traducteurs et traductrices de renom – Sophie Cardinal Corriveau, Sheila Fischman, Éric Fontaine, Dominique Fortier, Paul Gagné, Alain Roy, Lori St-Martin et Nigel Spencer – ont lu des extraits de leurs traductions qui se sont démarquées au cours de l’année. Le chansonnier Tomas Jensen a, pour sa part, charmé l’auditoire lors de pauses musicales entre les lectures.

Le Prix John-Glassco souligne l'excellence en traduction littéraire et le dynamisme de la relève. Il sensibilise la population et le milieu de l’édition
à la traduction littéraire, en mettant en valeur une première traduction dont les qualités littéraires et la rigueur sont remarquables. Le jury de cette année était composé des traducteurs littéraires Antonio D’Alfonso, Jo-Anne Elder, Rachel Martínez et Elisabet Ràfols.

John Glassco, qui a donné son nom au prix, était un écrivain et un traducteur canadien réputé, décédé en 1981. Il avait notamment traduit en anglais le journal et les poésies complètes de Saint-Denys Garneau.


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