En ce premier trimestre de l’année scolaire 2014-2015, trois nouveaux programmes de traduction, tous de deuxième cycle, accueillent une première cohorte. À Sherbrooke et à Concordia, les nouveaux cheminements viennent en fait bonifier une offre déjà établie ; à Gatineau, le nouveau programme est… tout nouveau.
Le département d’études langagières, répondant à la volonté de l’UQO d’élargir son offre de programmes de deuxième cycle, présente une suite
à son programme de premier cycle, dans la même optique de polyvalence et d’interdisciplinarité. Outre la traduction, les études langagières regroupent plusieurs domaines de recherche et de spécialisation : adaptation et localisation, pédagogie des professions langagières, postédition
et révision, rédaction professionnelle, terminologie, etc.
Alliant recherche et pratique professionnelle, la maîtrise en études langagières propose des cheminements sur mesure, pour diplômés de
traduction et de rédaction comme pour langagiers en exercice. À partir d’un tronc commun de séminaires (3 obligatoires, 2 optionnels), trois
profils sont possibles : 1) recherche, avec mémoire ; 2) projet langagier, avec essai ; 3) travail dirigé professionnel, avec rapport d’activité.
Le programme accueille pour sa première session une cohorte pleine, dont plusieurs anciens du baccalauréat en traduction et en rédaction de l’UQO.
La traduction littéraire et la traductologie font depuis toujours partie de la maîtrise en littérature canadienne comparée de l’Université de Sherbrooke, qui a fêté ses 50 ans cette année. S’appuyant sur une longue tradition, le nouveau cheminement vient donc enrichir la formation de nouveaux cours de théorie, d’histoire et de critique de la traduction et de séminaires de traduction littéraire avancée, pour mieux servir ceux qui présentent comme mémoire un projet de traduction. De type recherche, le cheminement, axé sur la traduction littéraire telle qu’elle se pratique et se pense en contexte québécois et canadien, s’adresse aux étudiants qui ont suivi des cours de traduction et de littérature. On y aborde entre autres les enjeux contemporains en traductologie, l’analyse textuelle, la sociologie de la traduction et l’histoire de la traduction littéraire au Canada.
Le nouveau cheminement s’arrime au baccalauréat en traduction professionnelle de l’Université de Sherbrooke, dans lequel on peut faire des cours à option en littérature d’expression anglaise ou française.
L’Université Concordia offrait déjà une maîtrise recherche en traductologie et un diplôme en traduction. La nouvelle maîtrise, sans mémoire, se
situe entre ces deux programmes : elle emprunte des cours et des séminaires aux deux, elle pousse plus loin le diplôme tout en en conservant l’orientation professionnelle. Plus de 30 crédits sont consacrés à des cours pratiques de traduction, de révision, de terminologie et de technologie, auxquels s’ajoutent des possibilités de tutorats et de stages. Le diplôme comme la nouvelle maîtrise professionnelle s’adressent aux gens d’autres disciplines, qui n’ont pas un premier cycle en traduction. Les deux programmes offrent une formation complète vers le français ou vers l’anglais.
La nouvelle maîtrise est née d’un besoin exprimé par les étudiants du diplôme qui souhaitaient se doter d’un titre universitaire dont le contenu serait reconnu par le milieu professionnel et l’OTTIAQ. La popularité du programme ne s’est pas fait attendre : près de la moitié des étudiants du diplôme sont passés à la nouvelle maîtrise.
L’offre est riche et variée : trois nouvelles maîtrises qui s’adressent à divers profils. Et chacune se décline en différentes options, alors, qu’on vise une maîtrise recherche ou pratique, avec ou sans mémoire, en traductologie ou en gestion de projet, on a le choix.
On a le choix d’autant plus que les nouveaux programmes s’ajoutent à d’autres maîtrises de traduction et de traductologie ancrées au Québec,
à l’Université Laval, à l’Université de Montréal, à McGill et à Concordia. Tant de chercheurs et professionnels qui veulent réfléchir à la pratique, voilà qui est bon pour la profession et le marché du travail, non ?
Héloïse Duhaime est chargée de cours à l’Université de Sherbrooke.