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Un cabinet de terminologie universitaire

Par Marie-Pierre Hétu, terminologue agréée

Au printemps 2022 est né un projet bien particulier, soit celui de mettre sur pied un cabinet de terminologie pour les étudiantes et étudiants des programmes de traduction d’une université montréalaise. Les objectifs : créer des fiches terminologiques nouvelles pour l’Office québécois de la langue française (OQLF) qui seraient versées dans la Vitrine linguistique, et rédiger ces fiches pour aider les étudiantes et étudiants en génie, en informatique et en gestion de cette université à mieux s’exprimer en français dans leur domaine d’études. Le tout serait réalisé par des stagiaires, à partir d’une liste de domaines et de sous-domaines fournie par chacun des départements concernés. 

Un défi multifacette

Le stage m'a aidée à mieux comprendre le travail de terminologue, m'a fait rencontrer des langagiers passionnés, qui apportent une contribution significative au développement de la langue française au Québec.
– Alisa Makusheva

En plus de me donner la chance d’améliorer mes habiletés en recherche, ce stage m’a réconcilié avec la révision, une pratique qui nous aide à évoluer dans notre milieu.
– Véronique Chaput

Il y avait là tout un défi à relever, tant en matière de pédagogie que du point de vue terminologique. Il a d’abord fallu choisir un outil de gestion terminologique et établir un processus de création de fiches, puis assurer leur production par les stagiaires, pour ensuite les réviser ou demander aux stagiaires de les revoir pour verser le tout dans l’outil de gestion choisi. 

Il devait s’agir d’un outil flexible que chacun pourrait utiliser à distance et qui permettrait de réviser les fiches et d’en présenter la révision aux stagiaires. Les responsables du projet ont opté pour un outil simple d’utilisation qui fonctionne avec le format Word. Il serait dès lors possible de réviser les stagiaires dans Word en mode Suivi des modifications et ainsi mettre en œuvre le volet pédagogique du projet.

Il fallait aussi établir le processus de production de fiches. Comme point de départ, les stagiaires allaient constituer un petit corpus dans le sous-domaine qui leur serait attribué en cherchant des textes selon des critères établis de qualité et d’actualité. Ensuite, les stagiaires allaient convertir les textes de leur corpus au format texte, les téléverser dans l’outil choisi et les indexer dans un module Plein texte. Enfin, ils feraient un dépouillement terminologique automatisé, une étape somme toute très simple, mais qui leur demanderait de manipuler le logiciel.

Le cœur du projet

J’ai beaucoup aimé faire ce stage. Il m’a permis de mieux comprendre la conception des outils terminologiques que nous utilisons en traduction.
– Sabrina Lafontaine

Grâce au stage en terminologie, j'ai découvert qu'il y a une grande différence entre faire un cours de terminologie et travailler dans ce domaine. Qui plus est, j'ai eu la chance de me découvrir une nouvelle passion et d'explorer des domaines fascinants.
– Guillaume Lambert

Puis viendrait le cœur du projet, soit la rédaction des fiches. À partir de la liste résultant du dépouillement automatisé du corpus constitué, les stagiaires rédigeraient leurs fiches dans un modèle Word renfermant les balises de l’outil prédéterminé. Il leur fallait cependant choisir des notions non encore traitées dans la Vitrine linguistique et éviter de faire les mêmes fiches qu’une autre personne. Les stagiaires devaient ainsi interroger non seulement leur propre corpus de textes versé dans l’outil de gestion, mais également les modules de terminologie déjà indexés dans cet outil, dans la Vitrine linguistique, dans Termium, dans Internet, etc. Leurs fiches devaient présenter un contexte et donner une définition originale du terme traité. Elles pouvaient aussi contenir les cooccurrents trouvés. Elles étaient ensuite révisées en mode Suivi des modifications et la révision était retournée aux stagiaires à des fins de consultation. Les stagiaires devaient parfois revoir leur fiches, par exemple lorsque la révision était majeure (cas de mise à jour, mauvais équivalent, etc.). 

Un encadrement essentiel

Grâce à ce stage, j'ai découvert un intérêt pour la terminologie qui déterminera certainement ce que je rechercherai au courant de mon parcours professionnel.
– Fabrice Cohen

Grâce à ce projet aux résultats concrets, j’ai découvert un domaine axé sur la recherche tout en étant entourée d’une équipe assidue et passionnée par les mots!
– Marie-Ève Huot

Le projet a nécessité la création de documents d’orientation pour encadrer le travail, à commencer par des documents expliquant le processus décrit précédemment. Le modèle de fiche terminologique, support de l’information terminologique dans le cadre de ce projet, est également essentiel. Par ailleurs, différents documents d’encadrement ont été produits, entre autres sur la notation des sources pour assurer l’uniformité des fiches et sur les erreurs fréquentes. Un guide d’autorévision présentant les champs obligatoires de la fiche et quelques rappels a aussi été créé.

Désormais bien établi, le cabinet se cherche aujourd’hui un nom, ce qui est signe d’un succès certain! 


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