C’est depuis près de quarante ans déjà qu’ont lieu chaque année à Arles lAssises de la traduction littéraire. Organisés par l’Association pour la promotion de la traduction littéraire (ATLAS), ces grands événements proposent à un public passionné par la traduction, la littérature et tout ce qui se glisse entre les deux une foule de conférences universitaires, de tables rondes professionnelles, d’ateliers grand public et de performances en lien avec le thème choisi. L’année 2022 ne fait pas exception, bien au contraire; pour leur retour fracassant post-COVID, les Assises (du 11 au 13 novembre) étaient particulièrement généreuses dans le nombre, la qualité et l’originalité des présentations, autour du thème « Traduire la musique ».
Programme détaillé des Trente-neuvièmes Assises de la traduction littéraire – « Traduire la musique » (du 11 au 13 novembre 2022)
L’ATLAS publie bon nombre de ces communications dans les Actes qui suivent les Assises. Ainsi, depuis 1984, on retrouve dans ces ouvrages des textes abordant d’innombrables aspects de la traduction littéraire regroupés par thèmes d’une étonnante diversité, depuis « Traduire Freud » jusqu’à « Traduire la mer ». Les derniers Actes publiés, qui remontent à 2019, portent sur l’humour en traduction et offrent notamment des ateliers de traduction d’auteurs humoristiques dans une variété de langues.
Actes des Trente-sixièmes Assises de la traduction littéraire – « ‘‘Et vous trouvez ça drôle?’’ De l’humour en traduction » (2019)
Par ailleurs, la COVID ayant à la fois semé le désordre dans les congrès et forcé les organisateurs à trouver des solutions créatives, c’est en ligne que se sont déroulées les Assises en 2020. L’ATLAS a, pour l’occasion, créé une chaîne Youtube sur laquelle est encore accessible la quasi-intégralité de cet événement.
Vidéo : Live Trente-septièmes Assises de la traduction littéraire – « Au commencement était l’image » (du 6 au 8 novembre 2020)
L’Association diffuse en outre des rapports et des textes d’analyse sur divers sujets liés à son mandat. Ainsi, elle tient à jour depuis 2019 une étude sur la traduction automatique réalisée à partir d’analyses de textes et d’avis d’experts, ayant pour objectif de « nourrir le débat public de données objectives sur les performances des machines en matière de traduction ». Elle a également publié en 2021 un rapport sur un programme d’ateliers de traduction littéraire visant à soutenir l’apprentissage du français des nouveaux arrivants. Basée sur une approche ethnographique, ce projet expérimental intègre une approche pédagogique à des séances de cours auprès d’un public allophone.
Sophie Royère, État des lieux de l’observatoire de la traduction automatique. 2021.
Marie Van Effenterre, Quai des langues. La traduction littéraire, une passerelle pour les primo-arrivants. 2021.
Caroline Mangerel est docteure en études sémiotiques et associée de recherche à la University of the Free State en Afrique du Sud. Langagière engagée, elle prête sa plume à plusieurs revues et organismes culturels, notamment JEU – revue de théâtre, et poursuit une réflexion vigilante sur la culture, l’identité et l’accessibilité des savoirs.