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De la traduction à la transcréation… une véritable évolution?

Stéphan Gervais, traducteur agréé

Il y a une trentaine d’années à peine, la localisation faisait son entrée dans le domaine de la traduction. Les exigences d’une mondialisation en plein essor, l’évolution fulgurante de la technologie, la naissance d’Internet appelaient la création d’un nouveau concept. Les entreprises du secteur des technologies mettaient sur le marché des logiciels qui devaient être traduits en plusieurs langues, mais aussi se plier à diverses contraintes techniques. Propulsée par le dynamisme de la demande, l’industrie de la localisation a fini par occuper un espace grandissant, tant et si bien que les grands cabinets ont vite fait d’appeler « localisation » les traductions de tous types.

Il en résulte qu’aujourd’hui, cette notion englobe beaucoup plus que le simple fait linguistique; elle s’étend même à l’adaptation d’un menu chez McDonald pour qu’il rende compte des différences culturelles. Comme la localisation s’occupe des composantes non linguistiques associées à un produit ou un service et qu’elle reste généralement inconnue du traducteur, la frontière entre traduction et localisation a vite fait de devenir floue. Cette confusion est devenue telle que le secteur de la traduction a senti le besoin de créer un nouveau concept : la transcréation.

On dit de la transcréation qu’elle consiste à recréer un message en tenant compte de la culture cible. Ne s’agit-il pas de la définition même de la traduction enseignée à l’université? Un raccourcissement des délais de traduction et les tarifs dégressifs se sont imposés avec la mondialisation, poussant peut-être la localisation à devenir une simple traduction mot à mot. Le concept d’adaptation du contenu à l’auditoire cible finissant par disparaître, forçant le domaine de la traduction à remonter aux sources, mais en adoptant une nouvelle étiquette. Un retour à l’essentiel, donc?

Ce numéro présente diverses facettes de la localisation. Tout d’abord, Scott Bass explique les bases de la gestion de projets multilingues, Katia Bélanger présente le processus de localisation d’Intuit et Anne-Marie Colliander Lind dévoile l’influence de la localisation sur notre vie quotidienne. De son côté, Jean Sellenart invite les entreprises langagières à relever le défi de l’expérience client mondialisée. Et pour finir, Maria Kania-Tasak et Oleksandr Pysaryuk décrivent de nouvelles tendances dans le domaine, soit le mouvement Women In Localization et les UnConferences.

Bonne lecture!

 


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